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[Introduction]   [Hercule Poirot, héros de chair]    [Hercule Poirot, héros de papier]   [Autres oeuvres d'Agatha Christie]   [Autres séries]   [Informations]

Index saisons 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 - DVD - Production - Poirot & ses collègues - Décors - Styles - Suchet - Jeux - Autres adaptations
 


Saison 2 (1990)


    11/ La maison du péril (Peril at End House)

Réalisateur : Renny Rye ; scénariste : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) -
Geoffrey Greenhill (Wilson) - Joe Bates  (Alfred) - Mary Cunningham (Ellen) - Polly Walker (Nick Buckley) - Christopher Baines (Charles Vyse) - Jeremy Young (Bert Croft) - Godfrey James (l'inspecteur) - Carol Macready (Milly Croft) - John Harding (le commandant George Challenger) - Alison Sterling (Freddie Rice) - Jane Eaton (réceptionniste d'hôtel) - John Crocker (Dr Graham) - Fergus McLarnon (Hood) - Jenny Funnell (l'infirmière d'Andrews) - Paul Geoffrey (Jim Lazarus) - Janice Cramer (demoiselle) - Edward Pinner (garçon).

D'après le roman éponyme (1932)
Première diffusion : LWT, 7 janvier 1990 - France 3, 18 et 19 avril 1991

Durée : 103 minutes

  Poirot et Hastings sont en villégiature pour une semaine à l'Hôtel Majestic à Saint Looe. En marchant le long de la terrasse de l’hôtel, Poirot se tord la cheville et une attirante jeune femme, Nick Buckley, s’en inquiète. En l'invitant à prendre un raffraichissement, Poirot et Hastings apprennent qu'elle vit à la maison du Péril, une demeure imposante placée sur un point rocheux que l'on peut voir de l'hôtel. Mlle Bucklev confesse à Poirot qu'elle a échappé à la mort à trois reprises ces trois derniers jours. Au cours de la discussion, Nick entend un bourdonnement d'abeille près de sa tête et chasse ce qu’elle croit être une guêpe. Après son départ, Poirot signale à Hastings que le trou dans son chapeau qu’elle a oublié en partant a été causé par une balle et non par une abeille.
    En lui ramenant son chapeau, Poirot s’informe sur la sécurité de mlle Bucklev. Les questions quant aux accidents l’amènent à conclure qu'ils étaient des tentatives de meurtre échouées. Le Belge décide de protéger la jeune femme, mais il est difficile d'identifier un meurtrier car beaucoup de suspects résident dans la maison. L’autre question que se pose Poirot est : A qui peut profiter sa mort ?

    La maison du péril, écrit en 1932, était un succès critique, bien que Christie déclare dans son autobiographie qu’elle se rappelle à peine l’avoir écrit tellement il a peu marqué son esprit. Cette adaptation est fidèle au travail original. L’histoire nous tient en alerte tout au long du film. Parmi le merveilleux casting, outre les habitués David Suchet et Hugh Fraser, on peut remarquer tout particulièrement Polly Walker, Jeremy Young et John Harding.

Poirot avec un chapeau de paille  11-6p.jpg (12527 octets)  11-4p.jpg (10546 octets)  11-7p.jpg (13528 octets)


    12/ La femme voilée (The Veiled Lady)

Réalisateur : Edward Bennet ; scénariste : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) -
Frances Barber (Lady Millicent) - Terence Harvey  (Lavington) - Carol Hayman (Mlle Godber) - Tony Stephens (sergent) - Don Williams (policier) - Lloyd Maguire et Peter Geddis (gardiens du musée).

D'après la nouvelle éponyme (1923)
Première diffusion : LWT, 14 janvier 1990 - France 3, 10 juin 1991

Durée : 51 minutes

    L’histoire débute par le vol de bijou dans le passage couvert de Burlington. Poirot, en attendant, se lamente de son manque d'activité "criminel". L'inspecteur Japp raconte l’affaire du vol : bien que le voleur a été attrapé, l'examen des bijoux a montré qu'ils n’étaient que des imitations. Alors qu'il est absent de chez lui, Poirot reçoit la visite d’une dame voilée de noir. Elle ne laisse aucun nom, mais Mlle Lemon dit à Poirot qu'elle l'attend à l'Hôtel Athena. Accompagné par Hastings, Poirot trouve la dame en question, qui dit aux deux hommes qu'elle est Lady Millicent. Elle est l’objet d’un chantage : un homme possède une lettre plutôt idiote qu'elle avait écrite quand elle était plus jeune mais qui pourrait nuire à sa réputation. Le maître chanteur, un garçon appelé Lavington, rend visite à Poirot et lui transmet un ultimatum. S'il ne reçoit pas 18 000 £ d’ici mardi soir prochain, la lettre sera livrée au fiancé de Lady Millicent.
    Poirot qui affirmait peu de temps auparavant qu’il pourrait être le plus grand criminel du monde s’il décidait de passer de l’autre côté de la loi se voit donner une occasion de le prouver. Pendant que Lavington séjourne à Paris, Poirot décide de se transformer en cambrioleur afin de récupérer la lettre dissimulée dans la maison.

   C'est la première fois que nous voyons Poirot employer un déguisement. Japp avec son humour habituel a encore l’occasion de chambrer son vieil ami détective qu’il surnomme "Chien enragé". La camaraderie entre Poirot, Japp et Hastings est plus que jamais crédible et touchante. Cet épisode fait la part belle à la comédie. Le résultat est pleinement réussi. Le cambriolage ne tourne pas de la même façon que dans le livre, ce qui permet d’accentuer le suspens jusqu’à la fin de l’histoire. A cette occasion et pour les besoins de plusieurs effets comiques, le comportement d’Hastings est surprenant et plutôt inattendu de sa part. Le final permet à Hastings de "découvrir" les coupables, une chose qui arrive rarement dans les histoires..

La femme voilée


    13/ La mine perdue (The Lost Mine)

Réalisateur : Edward Bennett ; scénariste : Michael Baker & David Renwick

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) - Anthony Bate (Lord Pearson) - Colin Stinton (Charles Lester) - Barbara Barnes (Mme Lester) - James Saxon (Reggie Dyer) - John Cording (Jameson) - Vincent Wong (le chinois) - Julian Firth (le caissier de banque) - Richard Albrecht (l’employé de bureau) - Gloria Connell (Miss Devenish) - Peter Barnes (Wilkins) - Hi Ching (Chow Feng) - Ozzie Yue (le directeur du restaurant) - Christopher Walker & Joe Frazer (les officiers de police) - Daryl Kwan (le gentleman asiatique) - Susan Leong (prostituée chinoise) - Nick Gillard (cascadeur).

D'après la nouvelle éponyme (1923)
Première diffusion : LWT, 21 janvier 1990 - France 3, 30 avril 1991

Durée : 51 minutes

   Poirot et Hastings jouent au Monopoly ; ce qui rappelle à Poirot qu’il doit se rendre à sa banque, suite à une erreur survenue sur son compte. Il est scandalisé et souhaite rencontrer le président de la banque. Plus tard dans la  soirée, Lord Pearson, le directeur de la banque, rend visite à Poirot à Whitehaven mansions, mais ce n’est pas pour l’entretenir de l’état de son compte, mais de la disparition d’un homme d'affaires chinois, Han Wu Ling, qui est en pourparlers avec la banque de Londres et Shangai, afin de vendre une carte donnant la position exacte d’une fabuleuse mine d’argent en Birmanie. L'inspecteur Japp apprend à Poirot qu’il peut trouver l'homme disparu à la morgue de la police, victime d’un meurtre. La carte n'est pas retrouvée sur le  corps, aussi Poirot a la double tâche de retrouver celle-ci et le meurtrier.
    Les recherches effectuées dans  la chambre du mort au Saint James Hotel ne permettent pas de mettre la main sur la carte. En retournant au quartier général de la police, Japp montre fièrement à Poirot et Hastings le dernier cri en matière de technologie policière - un centre d'opération qui relie tous les agents de liaisons au quartier général au moyen de radios afin d’appréhender les suspects. Les investigations de l'Inspecteur Japp le conduisent à s’intéresser à Reggie Dyer, un criminel ayant des accointances avec le milieu chinois, et finalement au repaire d'opium de Limehouse. En se demandant pourquoi un homme avec une pleine boîte d'allumettes dans sa valise a eu besoin d’en demander à une autre personne, Poirot essaye de résoudre le mystère des cigarettes dans le cendrier.

    Cette adaptation est fidèle à l’atmosphère de la nouvelle de Christie qui fait seulement 7 pages (10 pages en français) et est peut-être l'histoire la plus courte de Christie. L’histoire qui était un peu faible est magnifiquement transposée dans cet épisode où l’excellente utilisation du jeu de monopoly, la richesse des costumes et de l'éclairage montre le savoir-faire de la production. Evidemment beaucoup d'éléments ne figurent pas dans le conte original, notamment les nouvelles techniques de police d’appréhension d’un suspect… ce qui ne va pas plaire à une partie d’entre vous. Pour notre part nous trouvons le résultat splendide ! A noter le jeu d’Anthony Bate.

 Christopher Walker (g) et Joe Frazer


    14/ Le mystère des Cornouailles(The Cornish Mystery)

Réalisateur : Edward Bennett ; scénariste : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) -
Jerome Willis (Edward Pengelley) - John Bowler (Jacob Radnor) - Chloe Salaman (Freda Stanton) - Amanda Walker (Mlle Pengelley) - Derek Benfield (Dr Adams) - John Rowe (le procureur) - Hugh Munro (le juge) - Richard Brain (l’employé) - Tilly Vosburgh (Jessie Dawlish) - Laura Girling (Edwina Marks) - Graham Callan (le notaire) - Edwina Day (la propriétaire) - Hugh Sullivan (le pasteur) - Jonathan Whaley (le policier).

D'après la nouvelle éponyme (1923)
Première diffusion : LWT, 28 janvier 1990 - France 3, 1er mai 1991

Durée : 51 minutes

    Poirot fait la rencontre d'une femme des Cornouailles qui craint que son mari ne l'empoisonne à petit feu. M. Pengelley, dentiste de profession, a semble-t-il une relation avec son assistante, donc un motif pour tuer sa femme. Poirot promet qu’accompagné d’Hastings il se rendra en Cornouailles dès le lendemain et ajoute qu’il sera "la discrétion même". En arrivant à la maison, on leur apprend que Mme Pengelley est morte. Poirot se traite d’ "imbécile criminel" et jure de venger la mort de la femme qui lui a demandé son aide. En visitant le local du docteur, qui avait attenté à la vie de la défunte, Poirot est dans un état d’extrême d'agitation ; le docteur insiste sur le fait que la cause de la mort est une gastrite aiguë. "Un docteur qui ne remet rien en cause n'est pas un docteur, c’est un bourreau", s’exclame Poirot à Hastings. "Nous avons le devoir envers Madame Pengelley de démasquer son meurtrier."
    A la lecture du testament de Mme Pengelley, nous apprenons qu'elle lègue 2 000 £ à son nièce, Freda Stanton ; le reste de ses biens, soit un total de 20 000 £, revient à Edouard Pengelley, son mari. Poirot dit à Hastings que Pengelley sera bientôt accusé de meurtre, et ajoute qu’ "il sera alors temps pour nous de le sauver du gibet". L’autopsie du corps de Mme. Pengelley révèle des traces de poison et, comme Poirot l’avait prévu, Pengelley est arrêté pour le meurtre de sa femme. Au procès, tout semble accuser M. Pengelley. L'inspecteur Japp est aussi de l’affaire et est déconcerté de l’assurance de Poirot concernant l’innocence de l'accusé. Il dit au petit Belge que "c'est une affaire classée et que tout le monde sait qu’il est coupable".

    C’est une bonne adaptation de la nouvelle originale. David Suchet est comme toujours excellent dans le rôle de Poirot, et montre une profondeur d’âme seulement entraperçue dans les travaux d’Agatha Christie. Hastings invente une ruse brillante pour forcer la main du tueur, et est complimenté par le maître pour la bonne utilisation de ses petites cellules grises. Jerome Willis excelle en mari que tout accuse. Très beau travail de photographie, d’éclairage et de tous les autres crédits techniques.

Les lunettes et la montre de Poirot


    15/ La disparition de M. Davenheim (The Disappearence of Mr. Daveinheim)

Réalisateur : Andrew Grieve ; scénariste : David Renwick

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) -
Kenneth Colley (Matthew Davenheim) - Mel Martin (Charlotte Davenheim) - Tony Matthews (Gerald Lowen) - Fiona MacArthur (la demoiselle) - Richard Beale (Merritt) - Bob Mason (le sergent) - Peter Doran (le policier) - Stewart Harwood (le livreur) - Jonty Miller (le mécanicien) - Malcolm Mudie (l’ingénieur en chef) - Patrick Page (l’illusioniste).

D'après la nouvelle éponyme (1923)
Première diffusion : LWT, 4 février 1990 - France 3, 2 mai 1991

Durée : 51 minutes

    Le banquier Matthieu Davenheim attend un visiteur dans sa maison. C'est Gerald Lowen, un homme qui cherche à obtenir une place à la banque de Davenheim. Celui-ci demande à sa femme d’introduire le visiteur quand il arrive, car il doit se rendre au plus vite au village local afin de poster quelques lettres. Davenheim disparaît dans le brouillard, pour ne jamais retourner à sa maison.
    L'inspecteur Japp, Hastings et Poirot assiste à un spectacle de music-hall et observe un illusionniste. Cela amène Poirot à dire à ses compagnons qu'il n'est pas possible de faire disparaître un être humain, comme il a été fait devant leurs yeux. Japp se rappelle alors l'histoire étrange de Matthieu Davenheim. Quand il a fini d’exposer les faits, Poirot répond, "c'est des plus incroyables, mon cher Inspecteur; c'est pourquoi je suis certain de résoudre cette affaire". Japp parie 5 livres avec Poirot que celui-ci ne peut résoudre cette énigme en une semaine sans quitter son appartement. Poirot, confiant, accepte.
    Puisque Poirot ne peut pas s'aventurer dehors, c’est Hastings qui se retrouve à interviewer les principaux impliqués, à visiter la scène de la disparition tout en rapportant ses découvertes à Poirot, qui emploie seulement les petites cellules grises de son cerveau pour résoudre ce problème.

    Cet épisode est un divertissement de première classe. On peut y voir Poirot exécuter quelques tours de magie et il y a une merveilleuse scène avec le perroquet apporté par un livreur. La comédie est subtile comme lorsque Hastings et Japp se croisent sans jamais interférer tout en menant des enquêtes parallèles. Mlle Lemon qui a été rajoutée à l’histoire apporte comme toujours un plus indéniable. Le dialogue est extrêmement intelligent et plein d'esprit, comme dans ces échanges entre Poirot et Hastings : ‘Poirot’, "Et ne fraternisez pas s'il vous plaît avec cette créature. Je le forme toujours". ‘Hastings’, "c'est seulement un perroquet." ‘Poirot’, "je parlais au perroquet." A noter tout particulièrement le travail en photographie d’Ivan Strasburg. Le choix de l’Ouverture de 1812 jouée par le phonogramme pendant le moment clef de l’histoire est très ingénieux.

Japp coursant le criminel


    16/ Double manoeuvre(Double Sin)

Réalisateur : Richard Spence ; scénariste : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) - Elspeth Gray (Miss Penn) / Adam Kotz (Norton Kane) / Caroline Milmoe (Mary Durrant) / David Hargreaves (le sergent Vinney) / Gerard Moran (le policier Flagg) / Michael J. Shannon (M. Baker Wood) / Amanda Garwood (Lady Amanda Manderley) / Paul Gabriel (représentant de Speedy Tours) / Harry Goodier (Billy Arkwright) / Jeffrey Perry (le réceptionniste de l'hôtel) / Anna Small (la pianiste) / Miranda Forbes (la propriétaire) / George Little (Dicker) / Ned Williams (premier gamin) / Jack Williams (second gamin).

D'après la nouvelle éponyme (1923 ?)
Première diffusion : LWT, 11 février 1990 - France 3, 6 mai 1991

Durée : 51 minutes

    Poirot et Hastings font une promenade dans la bruine et le froid. Le temps reflète les propres sentiments d'Hercule Poirot : "Je suis fini Hastings. Je pense que je vais me retirer" dit-il passablement diminué. Hastings essaye de réconforter de son mieux son ami en lui disant qu’il est au sommet de sa carrière. Afin de retrouver le moral, Poirot décide de faire un séjour au bord de la mer en prétextant que c’est Hastings qui a bien besoin. Le changement d’air semble revitaliser légèrement Poirot, bien qu'il rappelle sans cesse à Hastings qu'il est désormais à la retraite. Les deux hommes sont étonnés d’apprendre par une affiche que l'inspecteur en chef James Japp de Scotland Yard donnera prochainement une conférence dans la station balnéaire sur le thème "Mes plus grandes enquêtes". A la stupéfaction d’Hastings, Poirot ne montre aucun intérêt pour cette conférence et refuse même d'y faire un saut.
    En montant à bord d'un car, Poirot et Hastings rencontre Mary Durrant, une jeune femme acheminant des miniatures antiques à un collectionneur américain de la part de sa tante. A l’un des arrêts du bus, Mlle Durrant remarque que la valise où étaient enfermées les antiquités a été ouverte et le contenu volé. Elle demande de l’aide à Hastings; qui s'adressant à son tour à Poirot se fait une fois de plus rétorquer qu’il est à la retraite. Hastings, décide d'aider la jeune femme en détresse. Il commence son enquête au côté de la police locale.

    Comment décrire Poirot ? Laissons la parole à notre cher Inspecteur Japp : "un homme intelligent, courageux, sensible et diablement efficace"… De nombreux adjectifs seraient nécessaires pour dépeindre le caractère riche du personnage qu’incarne David Suchet. Philip Jackson fait également un inspecteur Japp parfait ; il a fait des recherches minutieuses pour son rôle, dépeignant son caractère de quelques touches de sentiment et d'émotion sans tomber dans le piège du stéréotype. Hugh Fraser emploie également la somme adéquate de vertu et de sensibilité dans sa représentation d'Hastings. Pauline Moran anime Mlle Lemon, en employant ses petites cellules grises ‘à la Poirot’ afin de résoudre le mystère auquel elle est confrontée, celui d'un jeu de clef manquant.
    Dans cet épisode, beaucoup de choses créatives ont été rajoutées à l’histoire. Le discours de Japp est fabuleux comme la réaction de Poirot en l’entendant. Le passage du rêve où Hastings et Poirot échangent leur voix est bien fait. Les décors sont une fois de plus bien utilisés. Le bâtiment qui sert pour l’hôtel Midland dans le film est l’un des plus beaux bâtiments d’Art Déco utilisés dans la série. Richard Spence, le réalisateur, compose excellemment. Il use de vues plongeantes sur les décors afin d’en donner des vues d’ensembles qui donne immédiatement une représentation de l’environnement dans lequel évoluent les personnages.

Mlle Penn et Mary Durrant


   17/ L'aventure de l'appartement bon marché (The Adventure of the Cheap Flat)

Réalisateur : Richard Spence ; scénariste : Russel Murray ; supervision du script : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) -
William Hootkins (l'agent du FBI Burt) - John Michie (James Robinson) - Samantha Bond (Stella Robinson) - Ian Price (Teddy Parker) - Anthony Pedley (l'assassin) - Jemma Churchill (Elsie) - Peter Howell (M. Paul) - Jennifer Landor (Carla Romero) - Gordon Wharmby (l'impressario) - Nick Maloney (Bernie Cole) - Nigel Whitmey (Luigi Valdarno) - Luke Hayden (le mari de Carla).

D'après la nouvelle éponyme (1923)
Première diffusion : LWT, 18 février 1990 - France 3, 7 mai 1991

Durée : 51 minutes

   Poirot, Japp et Hastings assiste à une projection cinématographique. Poirot n’apprecie pas l'utilisation excessive de la violence dans ce film de gangster américain. Lorsque Japp apprend à Poirot qu’un agent du FBI américain vient à Londres pour travailler avec lui, Poirot dit qu'il espère que l'agent diffère de son homologue de celluloïd.
    Un jeune couple, James et Stella Robinson, répond à une annonce de presse pour un appartement. Bien que ne comprenant pas pourquoi le loyer est si ridiculement bas, ils le prennent néanmoins immédiatement. En rencontrant leur connaissance Hastings et son ami Poirot à un cocktail, ils rapportent le cas étrange de leur l'appartement. Poirot est intéressé par le mystère que constitue ce loyer si peu coûteux, bien qu'Hastings estime qu'une question aussi insignifiante soit une perte de temps.
    A Scotland Yard, l'Inspecteur Japp présente Poirot et Hastings à Burt, l'agent du FBI américain qui a peu de respect pour les détectives privés. Il est à Londres parce qu'un employé de bureau a volé des plans d'un nouveau sous-marin. La femme qui a maintenant les plans est probablement à Londres pour les vendre.
    Poirot et Hastings louent un appartement dans le même bâtiment que les Robinson et remarquent qu’un étranger surveille l’immeuble. L'imagination d'Hastings va bon train : pour lui ce peut-être un traffic de drogue ou de la traite des blanches et Poirot raille, "Vous avez une imagination débordante."
    Japp et ses hommes observent aussi les appartements. Poirot se rend alors compte que l'appartement bon marché a un rapport avec l'affaire de l'agent de FBI.

  Ce film part d’un fait anodin pour arriver progressivement à un dénouement spectaculaire. David Suchet capture l'essence de la passion de Poirot pour l'ordre et la méthode ; Pauline Moran nous offre une excellente prestation : on peut en effet voir Miss Lemon se faire passer pour une journaliste et se rendre dans un petit cabaret, le Black Cat Club. A la demande de Poirot, elle va régulièrement lors de certains épisodes enquêter pour éclaircir un point de l’affaire. Avouons que la Miss Lemon qui va sur le terrain ne ressemble pas toujours à celle de Whitehaven Mansions. Miss Lemon opère quelquefois un changement physique : des habits moins stricts et un maquillage fort différent. On y voit aussi son goût prononcée pour tout ce qui fait frémir… Miss Lemon, celle qui étonne !
    Spence nous offre un merveilleux flash-back à New York. Le travail de caméra de cette scène est particulièrement original. Les épisodes réalisés par Spence montrent des américains violents et soulignent la place atypique d’Hercule Poirot au sein des investigateurs privés. Dans cette épisode et le précédent, Japp doit répondre de la compétence de son ami. L'histoire de Christie est dans la lignée de "La ligue des rouquins", de Conan Doyle : des gens innocents sont recrutés pour participer malgré eux à des plans sinistres. Ici le nom Robinson est employé pour son effet passe-partout, un effet comique que Christie répétera dans "Les associés du Crime" (1924) lorsque Tuppence Beresford adopte le nom de guerre de Mlle Robinson.

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   18/ L'enlèvement du Premier Ministre (The Kidnapped Prime Minister)

Réalisteur :
Andrew Grieve ; scénariste : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) -
Lisa Harrow (Mme Daniels) - David Horovitch (le Commandant Daniels) - Ronald Hines (Sir Bernard Dodge) - Patrick Godfrey (Lord Estair) - Timothy Block (le Major Norman) - Jack Elliott (Egan) - Kate Binchy (la propriétaire) - Milo Sperber (Finger) - Henry Moxon (le Premier Ministre) - Oliver Beamish (le sergent Hopper) - Anthony Chinn (Shi Mong) - Roy Heather (le surveillant de transport) - Daniel John (un gamin) - Sam Clifton (un gamin) - Nick Gillard (cascadeur).

D'après la nouvelle éponyme (1923)
Première diffusion : LWT, 25 février 1990 - France 3, 8 mai 1991

Durée : 51 minutes

   
Le Premier ministre britannique a été enlevé alors qu’il se rendait en France à une conférence de la Société des Nations sur le désarmement de l’Allemagne. On lui avait déjà tiré dessus après son entrevue avec le roi et le gouvernement fait appel à Poirot. Il a 32 heures pour retrouver le Premier ministre et son secrétaire, le Commandant Daniels qui a également disparu, avant que ne débute cette conférence. L’absence du Premier Ministre pourrait avoir des conséquences désastreuses. Le secrétaire de cabinet Sir Bernard Dodge s’inquiète que Poirot préfère mener son enquête en Angleterre et refuse de profiter du destroyer spécialement affrété pour lui. Après avoir examiné la scène de la fusillade, Poirot s’intéresse à Egan, le chauffeur du Premier Ministre. Il ne parvient pas à retrouver l'homme mais son carnet d'adresse stimule ses petites cellules grises. Daniels est retrouvé ligoté en France et est rapatrié en Angleterre où, à la stupéfaction d'Hastings et de l'inspecteur Japp, Poirot ne semble lui accorder que peu d’intérêt. Et pourtant, Poirot est tout à fait heureux des résultats de cette très courte entrevue. L'ex- Mme Daniels, qui a divorcé de son mari l'année précédente avec des esclandres publiques, se fait connaître à Poirot. Hastings est chargé de la suivre. Poirot est persuadé que le Premier ministre n'a jamais en fait quitté le pays. L’enlèvement suit un autre but.

   On peut tout particulièrement noter le jeu d’acteur de Lisa Harrow ainsi que celui de David Horovitch (qui a également joué l'inspecteur Slack dans plusieurs films de la série "Agatha Christie’s Miss Marple" avec Joan Hickson). Le reste de la distribution est excellente. L'histoire a été transposée de la fin de la première guerre mondiale à l'aube de la seconde.

     Poirot rassure Lord Estair et Sir Bernard Dodge


   19/ L'aventure de l'Etoile de l'Ouest (The Adventure of the Western Star)

Réalisteur : Richard Spence  ; scénariste : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) - Pauline Moran (Miss Lemon) - Barry Woolgar (l’inpecteur Dougall) - Bruce Montague (Hoffberg) - Struan Rodger (Henrik Van Braks) - Rosalind Bennett (Marie Marvelle) - Julian Gartside (le réceptionniste d'hôtel) - Oliver Cotton (Gregorie Rolf) - Caroline Goodall (Lady Yardly) - Alister Cameron (Lord Yardly) - Stephen Hancock (Mullings) - Ian Collier (le sergent) - Bill Thomas (le steward).

D'après la nouvelle éponyme (1923)
Première diffusion : LWT, 04 mars 1990 - France 3, 10 mai 1991

Durée : 51 minutes

   
Poirot, est excité à l’idée de la venue à Londres de Marie Marvelle, "la plus grande star du cinéma belge". En attendant au jardin d’Hatton, l'inspecteur en chef Japp surveille Hoffberg. Après l'arrestation du voleur de bijou Henrik Van Braks, ses supérieurs disent à Japp de le libérer (Van Braks est aussi un fabricant d'armements influent).
Pendant ce temps, Poirot rencontre Marie Marvelle, qui lui dit qu'elle a reçu trois lettres exigeant de restituer son diamant, l'étoile de l’Ouest, afin qu’il retrouve sa place sur la statue d’un dieu chinois… Gregorie, le mari de Marie l'avait acheté dans des circonstances plutôt mystérieuses. Poirot suggère qu'il conserve la gemme, mais Marie insiste pour la garder en sa possession. Elle veut montrer le diamant à Lord et Lady Yardly qui possèdent l'étoile de l’Est, le bijou jumeau de son propre diamant. Elle et Gregorie veulent également que la propriété des Yardly soit employée dans leur prochain film.
    En accompagnant Poirot chez le coiffeur, Japp lui parle de Van Braks et de la visite que Lady Yardly a rendu à Hoffberg. Au même moment, Lady Yardly tente d’exposer son problème à Hastings qui se méprend et s’imagine qu'elle a aussi reçu des lettres de menaces - une supposition fausse qu’elle ne corrige pas.
    Plus tard, Poirot et Hastings se rendent chez les Yardly et apprennent de la bouche de Lord Yardly qu’il n’a jamais entendu l’existence d’un joyau jumeau, et que ses finances ne se portant pas très bien, il projette de vendre sa gemme.
    Poirot persuade Lady Yardly de porter son diamant au dîner. Avant que le dîner ne soit servi, les lumières s’éteignent et dans la confusion, le diamant de lady Yardly est volé. Hastings poursuit le voleur et récupère le collier. Mais la gemme centrale manque.
    En retournant à Londres, Poirot est informé par Marie Marvelle que sa gemme a aussi été volée.

   Cette adaptation est fidèle à la nouvelle originale de Christie. Cependant, la nouvelle ne traitant que du complot, elle ne donnait que 20 minutes de matière à la réalisation. Il a donc fallu étoffer l’histoire, mais rien n’amoindrit l’histoire d’Agatha Christie.
    La version française a rebaptisé le capitaine Hastings d’Arthur en Harvey ! Celui-ci ne semble jamais tout à fait réaliser qu’il n’y a seulement qu’un seul diamant ! La scène dans laquelle Poirot et Marie Marvelle parle français est très touchante et aucun sous-titre ne figure dans la version originale. Malheureusement nous ne pouvons pas apprècier cette performance dans la version française.

     Lady Yardly


   20/ La mystérieuse affaire de Styles (The Mysterious Affair at Styles)

Réalisteur : Ross Devenish ; scénariste : Clive Exton

Avec : David Suchet (Hercule Poirot) - Hugh Fraser (Captain Hastings) - Philip Jackson (Inspecteur Japp) -
Beatie Edney (Mary Cavendish) - David Rintoul (John Cavendish) - Gillian Barge (Mme Inglethorp) - Michael Cronin (Alfred Inglethorp) - Joanna McCallum (Evie Howard) - Anthony Calf (Lawrence Inglethorp) - Michael Godley (Dr Wilkins) - Morris Perry (M. Wells) - David Saville (Summerhaye) - Tim Munro (Edwin Mace) - Tim Preece (Phillips, KC) - Penelope Beaumont (Mme Raikes) - Allie Byrne (Cynthia Murdoch) - Lala Lloyd (Dorcas) - Bryan Coleman (le pasteur) - Merilina Kendall (Mme Dainty) - Eric Stovell (le chimiste) - Donald Pelmeer (le juge) - Caroline Swift (l'infirmière) - Ken Robertson (l'officier de l'armée) - Michael Roberts (Tindermans) - Gordon Dulieu (le clerc) - Jeffrey Robert (le jurée Foreman) - Robert Vowles (le conducteur de la voiture de location).

D'après le roman anonyme (1920)
Première diffusion : LWT, 16 septembre 1990 - France 3, 16 et 17 avril 1991

Durée : 103 minutes

   
1917 : pendant la Première Guerre mondiale. Le Capitaine Arthur Hastings est en convalescence dans un hôpital militaire après avoir été blessé au front. Un vieil ami, John Cavendish, lui rend visite et l'invite dans sa propriété familiale, Styles Court, dans l'Essex. La belle-mère de Cavendish, Emily, est maintenant mariée à Alfred Inglethorp, un homme de 20 ans son cadet, à l'apparence et au passé douteux. Emily dirige Styles d'une main de fer ; même son mari apparaît obséquieux envers elle. Mais Hastings trouve l'ambiance tendue.
    Mme Inglethorp a rendu possible l'installation de quelques réfugiés belges dans le village voisin de Styles Saint-Mary. Parmi eux se trouve Hercule Poirot. En visitant le village, Hastings retrouve cette vieille connaissance, qui s'ennuie loin de son cher pays.
    Plus tard dans la soirée, Mme Inglethorp meurt empoisonnée. Inglethorp semble le suspect le plus probable, un homme universellement mal-aimé à Styles Court, et considéré comme un mauvais lot, un coureur de dot et un flagorneur. Il est aussitôt arrêté mais son attitude déstabilise l'Inspecteur en chef Japp de Scotland Yard. Hastings s'empresse de demander son aide à Poirot afin d’éclaircir ce mystère avec son style habituel.

   C’est en servant dans un hôpital en temps de guerre qu’Agatha Christie a acquis des connaissances en toxicologie. Ce n'est donc pas une surprise de la voir employer un poison comme arme mortelle dans son premier roman. Les ventes du livre sont bonnes, mais Christie ne reçoit seulement que 25 £, en raison de l'accord contractuel qu'elle a signé. Les critiques du livre sont favorables et la carrière de la Première Dame du Crime est lancée. Le livre écrit en 1916 ne paraît qu’en 1920. Il n'est pas seulement le premier roman d'Agatha Christie, c'est aussi l'introduction du petit détective belge si attachant avec sa moustache cirée, sa passion pour l'ordre et la symétrie et ses brillantes petites cellules grises, Hercule Poirot.

    Après 19 aventures d’un Poirot bien établi dans son hôtel de Whitehaven Mansions dans les années 30, les producteurs de la série ont l’idée d’adapter La Mystérieuse Affaire de Styles. Ils capturent l'atmosphère de l'Angleterre post-Edwardienne avec beaucoup de flair et de style et nous concoctent des personnages aux caractères plus riches les uns que les autres. Ce téléfilm a été diffusé à l’occasion du centième anniversaire de la naissance d’Agatha Christie, née le 15 septembre 1890.
   David Suchet est l'essence de Poirot ; il est si bon que nous ne remarquons même pas l’immense travail qui a eu lieu avant qu'il ne recouvre cet aspect. Hugh Fraser (Hastings) et Philip Jackson (l’inspecteur Japp) sont de la partie pour la première affaire traitée par Poirot de l’autre côté de la Manche : ils l'ont tous les deux déjà rencontré en Belgique (mais séparemment). A noter les interprétations de Beatie Edney et de Michel Cronin dans cette production remarquable. 
   

    Le dernier chapitre a du être réécrit. Le final du livre se passait dans une salle de tribunal, ce qui n’était pas très réaliste. Cette adaptation est fidèle à l'histoire et aux personnages du roman de Christie à quelques exceptions près :
- Il n'y a aucune mention d'Hastings regardant un film.
- Le nom du docteur Bauerstein est changé en docteur Wilkins.
- Dans le livre, pas de séance de tir dérangée par Poirot qui attire l’attention de ses compagnons belges sur des fleurs.
- Certaines choses sont découvertes dans le film au moment où elles se passent, tandis que dans le livre on les découvre à la fin :
- comme pour Mme Raikes et John ;
- et Marie Cavendish mentant à propos de la porte fermée ;
- On ne montre pas Inglethorp se rendant chez Mme Raikes.
- Aucun prêt de John à Mme Raikes dans le livre.
- Et enfin, Poirot n'a jamais mis sa serviette sur la petite table à l’emplacement d’une tache de café.
Mais ce ne sont que des futilités. Beaucoup de ce qui est dit dans le livre se retrouve mot pour le mot dans le film. C’est donc une merveilleuse adaptation.

     Les décors nous projettent en 1917 Hastings en habits militaire